Les palais et demeures anciens du Maroc constituent un des aspects majeures de la richesse et la diversité de l’art et l’architecture marocaine qui se sont forgés un style unique nourrit par différents éléments appartenant au répertoire méditerranéen, ainsi que par des apports orientaux, des éléments andalous et par la tradition architecturale locale. L’espace d’habitation (maison) comme l’espace de culte (la mosquée, la medersa) ou l’espace de commerce (Fondouk, Rahba…) s’organisent tous autour d’une cour centrale généralement bordée d’une galerie et desservant des chambres ou des cellule ou des magasins, selon qu’il s’agisse d’un espaces habités ou un lieu de stockage.
Les villes historiques recèlent toutes des joyaux de l’architecture domestiques marocaine dont les exemples les plus anciens remontent à l’époque moderne et nous sont connus d’après des demeures de la ville de Fès. Des exemples postérieurs, saadiens et alaouites, se retrouvent à Fès mais également dans d’autres médinas du Maroc comme Marrakech, Meknès, Rabat et Tétouan. En plus du plan général organisé autour du patio central, les palais et demeures anciens du Maroc, sont généralement divisé en trois grandes partie : une partie d’accueil et d’apparat, un espace privatif et une partie domestique.
L’entrée de la maison est souvent située à l’écart d’une ruelle ou au fond d’une impasse loin des regards étrangers. C’est la caractéristique de l’espace privé dans le monde musulman, tourné complètement vers l’intérieur. On accède à l’intérieur à travers un long vestibule couvert et souvent muni d’une ou deux niches dite doukkana servant au maître de maison comme un espace quotidien pour régler ses petites affaires urgente ou pour y accueillir des marchandises et des denrées alimentaires. Le vestibule peut dessert l’intérieur de la maison composé d’un patio et de chambres situées tout autour, et parfois le vestibule dessert directement une chambre à l’étage dite « al- masriya » ou « tamesrit » qui sert à l’accueil des invités. Les grandes demeures sont munies d’un étage et parfois de deux étages. Les autres parties sont desservies par des petites portes. On accède ainsi à l’espace privatif dit « ad dwiriyya » dimunitif de Dar et qui signifie petite maison. Selon l’importance du propriétaire et son rang dans la hiérarchie social (prince, vizir, caïd, notable…), le palais ou la demeure reçoit une décoration appropriée. Le style marocain qui a traversé les époques est très souvent marqué par les revêtements de zellige sur le sol et sur les murs, surmontés par les panneaux de stuc. Les plafonds sont souvent ouvragés en bois de cèdre sculpté ou peint en variant la technique de mise en œuvre selon l’importance de la pièce (coupole : Qobba ou plafond en solives et voliges : Gayza). Le répertoire décoratif varie légèrement d’une période historique à une autre avec une grande variation dans les palais et demeures du début du XXe siècle largement influencés par les apports occidentaux notamment par l’utilisation des larges fenêtres et les fenêtres ainsi que l’utilisation des carreaux de faïence au lieu de la marqueterie de zellige.