A savoir

La politique industrielle marocaine

La politique industrielle marocaine de l’indépendance jusqu’à la mise en application de plan émergence.

1-Situation de l’économie marocaine au lendemain de l’indépendance(1956) :

-Au lendemain de l’indépendance le Maroc était doté d’une infrastructure appréciable mais son économie était caractérisée par l’insuffisance d’un équipement industriel à l’échelle de cette infrastructure existante, par ailleurs le volume des investissements avait décru de façon considérable entre 1956 et 1960 ce qui en pour conséquence la stagnation de la production intérieure brute ,l’aggravation du chômage .Ajouter à cela que l’économie marocaine avait héritée de la période coloniale une structure dualiste et primaire.

En face de telle situation, le Maroc était confronté à un double choix en matière  de stratégie de développement :

-Soit  opter pour une politique de développement  extravertie ce qui a pour conséquence essentielle le maintien de la dépendance éco et partant des privilèges sociaux existants.

-Soit opter pour une politique « nationale » de développement qui doit impulser et promouvoir des changements structurels et institutionnels qui sont indispensables pour atteindre les objectifs sociaux donnés.

C’est ais que les responsables marocains de la politique  éco avaient opté pour une politique « dirigiste » qui apparaissent comme le seul moyen permettant de reconvertir profondément les structures façonnées par le régime colonial.

2-Les grands axes de la politique industrielle marocaine après l’indépendance :

A-La politique industrielle au Maroc dans la décennie (60-70) : Etude des 3 plans :

La décennie (60-70) était caractérisée par l’adoption de 3 plans successifs :

1-Le plan quinquennal (1960-1964) :

Les ambitions de ce plan étaient principalement axées sur l’industrialisation, inconcevable dans la crêtions d’industries de base, seul moyen de compléter l’indépendance politique par une autre éco .En  d’autres termes on allait mettre l’accent sur un autre objectif de plan, celui de : « SUBSTITUER CHAQUE FOIS QUE POSSIBLE DES PRODUCTIONS LOCALES AUX IMPORTATIONNS ET DE LIMITER AU MAXIMUN CELLES –CI AUX BIENS INDISPENSABLES  A  LA PRODUCTION ET AUX INVESSTISSEMENTS ».

L’objectif était donc d’augmenter l’investissement  industriel, en effet, le tiers des investissements  doit aller à l’industrie.

En plus, il faut modifier la structure de PIB dans la mesure où la production industrielle devait présenter plus de 30% de la valeur ajoutée en 1965 contre 26% en 1960, alors que l’agriculture doit passer de 32.4% à 28.6% sur la même période : « C’est l’un des signes qui accompagnent la transformation des économies sous développés au moment de leur décollage » précisent les auteurs du plan.

-Le plan avait prévu une forte hausse de la FBCF de 22 % par an, mais la réalisation est loin de ce taux, le FBCF a progressé de 10.8 %  par an et en terme monétaires.

-L’évolution de 1960 à1965 était marquée par une quasi stagnation de la production globale dont  la croissance au rythme annuel était de 2.8 % inférieur ç celui de l’accroissement démographique qui est de l’ordre de 3 %.

-Le taux de croissance annuel moyen  prévu pour l’industrie était de 10 % alors que en réalité le taux était de 4 % seulement.

-Le plan 1960-1965 avait une attitude essentiellement pragmatique et il a souffert d’un manque de programmation et de rationalité dans les décisions.

2-Le plan triennal 1965-1967 :

Ce plan avait donné la priorité à l’agriculture, ensuite le tourisme et la formation des cadres.

L’industrie n’était pas donc une véritable préoccupation pour le présent plan.

3-Le plan quinquennal  1968-1972 :

La principale priorité était accordée à l’agriculture, ensuite au tourisme et en fin à l’enseignement, la formation des cadres et la formation professionnelle .

L’industrie est encore reléguée en dernier lieu.

Les  instruments de la promotion de l’industrialisation durant la décennie 1960-1970:

Les pouvoirs publics sous l’influence des théories keynésiennes, marxistes  et socialistes en vogue ; ont considéré que l’intervention de l’Etat était nécessaire, ils ont jeté dés 1956 les prémices d’une stratégie industrielle volontariste par :

– Le maîtrise étatique des centres de décision de certaines institutions.

-La création des entreprises publiques.

-La manipulation des instruments de la politique de finances publiques.

-La création du bureau d’études et de la participation industrielle, qui doit aider activement à l’installation  d’une structure industrielle au Maroc.

LES CARACTERISTIQUES DE LA DECENNIE EN QUESTION :

-Le fort sentiment nationaliste a pour conséquence  une absence complète des capitaux étrangers.

-La bourgeoisie marocaine  détenait  des fortunes considérables issues de l’agriculture, l’immobilier et le commerce n’était pas attirée par l’investissement industriel.

Conclusion de la période :

Il n’est pas donc étonnant de dire que durant cette période 1956-1972, les résultats sont décevants au niveau de la croissance et la diversification du tissu industriel national.

B-La politique industrielle marocaine dans la décennie 70 :

A partir de 1973, certaines conditions vont changer :

Au niveau externe :

-Le quadruplement des cours de phosphate dont le MAROC est le premier exportateur ce qui a permis à l’Etat marocain d’engranger d’autres ressources de financement.

-Les pays occidentaux suréquipés avec la fin du boom éco des 30 glorieuses vont inciter les pays sous développés (y compris notre pays) à s’endetter afin de réaliser leurs projets.

Au niveau interne :

-L’arrivée d’une première vague de fonctionnaires nationaux dotés d’un savoir faire :capital humain.

-Toutes ces condition réunies ont poussé l’Etat marocain  a  adopté le plan de 1973-1977 durant lequel on a assisté à un fort interventionnisme de l’Etat dans l’économie en générale et plus précisément l’industrie.

Ce fort interventionnisme  va se traduire à la fin de la décennie par un blocage de l’industrialisation.

LES OBJECTIFS DE PLAN 1973-1977 :

Le plan 1973-1977 se veut radicalement différent :

-Le plan a prévu une stratégie de promotion des exportations : « l’orientation  dominante de plan était de considérer le rôle  primordial des exportations qui constituent « une condition sine qua non de décollage » »

-Le taux de croissance prévu était de 7 % par an, avec le doublement du taux de PIB.

-Pour atteindre cet objectif, l’industrie est conçue l’un des secteurs privilégiés avec un taux de croissance  planifié de 9.8 % par an.

LES INSTRUMENTS  DE L’INTERVENTION DE L’ETAT :

-Accroitre l’investissement public.

-Encadrer   le secteur privé marocain par des organismes nationaux.

-Recourir aux règlements fiscaux, douaniers, budgétaires et monétaires.

Résultats du plan :

-Croissance industrielle rapide.

-Le taux de croissance éco était exceptionnel  à l’ordre de 7.5 %.

-Le taux de la croissance industrielle était de 6.9% par an et en termes réels .

-L’amélioration nette des industries de consommation finale.

-L’émergence de certains biens intermédiaires grâce à l’intervention de l’Etat  surtout dans le textile, l’ameublement, les plastiques …

Le blocage de l’industrialisation dans la période 1978-1782 :

Raisons :

-La mame phosphatière s’est révélée éphémère avec la chute des cours de phosphate sur le marché international.

-La hausse des prix de pétrole, ce qui alourdit donc la facture pétrolières marocaine.

-La dégradation de la conjoncture internationale s’est répercutée sur les exportations nationales qui étaient peu compétitives.

-Les coûts de la défense nationale et le problème de Sahara.

-La sécheresse récurrente que va connaître le Maroc.

Tous ces éléments avaient des effets pervers sur les équilibres macro-économiques ce qui a provoqué un véritable blocage de l’industrialisation marocaine.

Lancement du plan de stabilisation (1978-1980) qui veut stabiliser la demande intérieure, la mise en place de restrictions afin de rétablir les équilibres.

Les résultats du plan étaient peu encourageants, ce qui a permis au Maroc de lancer un autre plan quinquennal (1981-1985), en effet, pour réaliser les objectifs de ce plan en matière de l’industrialisation, le Maroc a fait :

-recourir vers le financement externe.

-apporter certaines modifications aux codes de l’investissement, la fiscalité, pour que le secteur privé prend la relève de l’Etat.

Mais les relations entre le Maroc et le FMI deviennent de plus en plus tendues ; dans la mesure où ce dernier reproche au MAROC de ne pas opter pour de véritables changements.

Entre autre les déséquilibres financiers reviennent à nouveau ; de même les prêteurs financiers se montrent de plus en plus réticents vis-à –vis du Maroc y compris les plus fidèles et généreux bailleurs tels que : l’Arabie saoudite et le Kuwait.

Toutes ses raisons et autres ont donc rendu utopiques les perspectives du plan 1981-1985 ; c’est ainsi que le Maroc était obligé d’adopter un programme d’ajustement structurel sous l’égide de le FMI en 1983.

Le Maroc s’est lancé donc dans un vaste processus de réformes avec la mise en application de PAS, ces réformes peuvent être présentées comme suit :

-Assainissement global qui a touché les domaines économique, fiscal, financier, administratif…

-Stratégie économique à MLT  pour relancer l’activité économique, créer un cadre de concertation et assurer une cohérence dans les actions des différents opérateurs.

-Promotion de secteur privé comme opérateur principal.

-Développements des exportations.

-Encouragement de l’investissement étranger.

-L’adoption d’un vaste programme de privatisation………..

C’est dans cette nouvelle perspective, ce nouveau cadre que va naitre une nouvelle politique industrielle marocaine ; cette dernière sera le « plan émergence ».

B-LE PLAN EERGENCE :

     -Juillet 1995. Le Maroc vient de sortir d’un long et douloureux programme d’ajustement structurel. Le pays panse ses plaies certes, mais, avec des indicateurs macroéconomiques qui reviennent progressivement à la normale, on commence à nourrir de nouvelles ambitions. Reconquête des marchés, décollage économique, industrie compétitive. La Banque mondiale recommande alors aux autorités du pays de mettre en place un comité de suivi du développement du secteur privé. Sa mission: définir une stratégie pour doter le Maroc d’une industrie moderne et compétitive. Un an plus tard, le comité rend sa copie : la stratégie, baptisée «Le Maroc compétitif», est construite autour de grappes, des secteurs censés jouer le rôle de locomotive en tirant la croissance vers le haut.

1-Le plan émergence :

-Le plan « Emergence » représente une nouvelle politique industrielle qui se veut volontariste et qui mette en avant les facteurs compétitifs du pays. Ce plan cible des secteurs et des métiers où le Maroc peut se positionner au niveau international dans le cadre de la spécialisation qui se profile derrière la mondialisation des économies. Son élaboration a été précédée par une série d’études et de consultations menées par le cabinet McKinsey ainsi que par un benchmarking où le Maroc a été comparé à un échantillon de 13 pays, classés en trois groupes : un « groupe compétition » comprenant l’Algérie, la Tunisie, l’Egypte, la Jordanie, le Sénégal, la Turquie et la Roumanie, puis un « groupe d’aspiration » comprenant la Tchéquie, le Portugal et la Malaisie puis un « groupe World Class » comprenant l’Espagne et la Corée du Sud.

-Ce benchmarking a fait ressortir les forces et les faiblesses de la « place Maroc » et a permis de déduire trois impératifs en terme de stratégie :

-Nécessité d’instituer une politique industrielle claire basée sur des paris ciblés permettant de réaliser le plein potentiel des métiers moteurs de croissance ;

-Nécessité de renforcer les facteurs de-N compétitivité du Maroc ;

-Nécessité de répondre au besoin de- modernisation du tissu industriel existant avec un accent prioritaire sur l’émergence de nouvelles bases industrielles.

-Il s’en est suivi l’adoption d’une stratégie industrielle, voulue ciblée et volontariste, et reposant sur 4 piliers essentiels qui constituent le socle du plan « Emergence » :

-Le premier axe de développement repose sur la filière offshoring ou encore les services et les processus administratifs ;

-Le second axe repose sur la création de zones de sous-traitance industrielle orientée export, à destination de l’Europe ;

– Le troisième axe de développement est constitué par la modernisation et la relance de trois secteurs clés que sont l’agro-alimentaire, l’industrie de transformation des produits de la mer et le textile. A ces trois secteurs sera ajouté celui de l’artisanat à fort contenu culturel et orienté export ;

-Le dernier axe est représenté par la modernisation compétitive   et qui portera sur l’amélioration de l’environnement général des affaires (administration, fiscalité, etc..), de la mise en place de mécanismes permettant de professionnaliser la gestion opérationnelle et financière des entreprises, du renforcement du soutien aux acteurs en croissance et de la restructuration du tissu en difficulté.

Les principaux secteurs de croissance qui ont fait l’objet d’analyses approfondies et qui bénéficieront de soutien sont les suivants :

1. Offshoring : potentiel de développement très important

2. Automobile (concept zones de sous-traitance industrielle orientée export) : bon positionnement du Maroc avec la combinaison favorable du coût des facteurs de production et de sa proximité logistique

3. Electronique (concept zones de sous-traitance industrielle orientée export) : la niche se trouve dans l’électronique de spécialité rendant possible la délocalisation pour des petites et moyennes séries pour la défense, le médical, l’électronique embarquée, etc..

4. Les zones franches de « 2ème génération » : véritables « quartiers industriels », elles devront offrir de nouveaux avantages compétitifs en termes de fiscalité, de flexibilité de l’emploi, de facilités administratives, mais aussi d’intégration de services et d’infrastructures capables de cibler les secteurs porteurs retenus tels que l’automobile, l’aéronautique et l’électronique

5. L’agro-alimentaire (hors transformation des produits de la mer) : les deux secteurs qui ressortent sont les fruits et légumes et les corps gras.

6. Transformation des produits de la mer : avec l’objectif d’optimiser la valorisation des produits de la pêche aux niveaux industriel et commercial et diversifier les sources d’approvisionnement pour profiter des capacités de production non utilisées.

7. L’artisanat : débouché très intéressant à l’export pour les produits à fort contenu culturel avec une commercialisation par des canaux de distribution dynamiques et intégrés aux réseaux internationaux ainsi qu’un débouché local, en appui notamment au tourisme, mais là encore à travers un réseau de distribution modernisé.

2-Les novelles prérogatives de l’Etat marocain dans le cadre de plan émergence :

Dans le cadre de plan d’émergence ; l’ETAT marocain est en mesure de :

-Installer la notoriété et accroitre l’attractivité du territoire nationale grâce aux incitations fiscales, la formation de la main d’œuvre dans les filières concernées.

-Chercher des investisseurs ; s’occuper de la logistique et de leur installation, faciliter leurs démarches, gérer les problèmes au fur et à mesure.

-L’Etat est obligé de réaliser une coordination qui implique plusieurs acteurs dont 4 ou 5 départements ministériels, les wilayas ,les régions d’installation des projets, les centres régionaux d’investissement, la direction des investissements, lès administrations territoriales et les collectivités locales .

-Il faut très bien comprendre que le fait de confier à un seul ministère serait utopique, l’idée est de mettre en place un organe dédié qui prendra la forme d’une agence.

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